Actuellement, des transformations politiques et sociales majeures touchent de nombreux pays du Nord comme du Sud. Ces derniers sont marqués par la recrudescence des nationalismes anti-mondialistes (e.g. le Brexit au Royaume-Uni ou la présidence de Donald Trump aux Etats-Unis) qui façonnent les politiques publiques, et les rapports sociaux à l’échelle locale et globale. Dans ce contexte, les tensions sociales au sein des états augmentent et les écarts entre les pays du Sud et ceux du Nord se creusent (Macgregor-Bowles et Bowles 2017). En même temps, certains « nouveaux risques » qu’Ulrich Beck (1986) annonçait il y a plus de trente ans se réalisent. Le réchauffement climatique fait voir ses effets sur les populations à l’échelle du globe, tout en contribuant à reproduire des rapports d’inégalités sociales existantes à l’échelle locale et globale. Quant à l’épidémie de COVID-19, produisant la mort de plus d’un million des personnes dans le monde (WHO, 2020), elle joue un rôle de révélatrice et de reproductrice des inégalités (Burton-Jeangros, 2020) au sein des pays et au plan international, ce que la montée des nationalismes contribue à renforcer (Galindo, 2020; Settersten et al., 2020; Woods et al. 2020).
L’incertitude politique et sociale actuelle a des effets notoires sur le quotidien des personnes migrantes du fait de leur inscription dans des réseaux transnationaux. En temps « normal », ces personnes développent différentes formes de soutien financier, émotionnel et pratique (Baldassar, 2007; Merla et Baldassar, 2010) à l’égard de leurs parents et/ou d’autres membres de la famille. Elles bénéficient également des configurations d’appui variées de la part de leurs proches éloignés géographiquement (Bolzman, 2018). Pour certain.e.s, la migration est également un moyen d’accéder à une meilleure sécurité sociale, sanitaire et économique. Ces stratégies de circulations transnationales compensent souvent le manque de protection formelle, que ce soit en raison de l’absence ou insuffisance de prestations de l’État-providence dans le pays d’origine, d’une insertion précaire dans le pays d'accueil (Cavagnoud, 2014; Castelloni et Martin-Díaz, 2019; Nedelcu et Wyss, 2020). En même temps, elles sont fortement déterminées par les ressources des personnes migrantes et par les politiques de migration des pays concernés. En période de crise, les ressources de ces personnes diminuent et ces politiques (déjà fragiles ou inexistantes selon les pays) deviennent plus restrictives.
En temps de crise, les besoins des personnes migrantes de plus de sécurité économique, sociale et sanitaire ne disparaissent pas; au contraire, ils s’accentuent. Cependant, la circulation des personnes et des prestations est soumise à des barrières économiques et légales qui se multiplient et se renforcent avec des conséquences qui varient en fonction des systèmes d’inégalités tels que le genre, de la classe sociale, de l’ethnie, de l’âge et de la citoyenneté.
L’objectif de cette semi-plénière est de proposer une réflexion sur les conséquences des incertitudes politiques et sociales actuelles sur la sécurité sociale et sanitaire des migrant.e.s et de leurs familles. En particulier, il s’agit d’analyser les effets des transformations politiques récentes et l’émergence de nouveaux risques écologiques et sanitaires sur la capacité des personnes migrantes de faire circuler du soutien financier, émotionnel et pratique, et/ou de circuler elles-mêmes pour accéder à une meilleure sécurité sociale, sanitaire et économique.
Références bibliographiques:
Baldassar, L. (2007) Transnational Families and Aged Care: The Mobility of Care and the Migrancy of Ageing, Journal of Ethnic and Migration Studies, 33(2): 275–297, DOI:10.1080/13691830601154252
Beck, U. (1992). Risikogesellschaft : Auf dem Weg in eine andere Moderne. Frankfurt a Main: Suhrkamp Verlag.
Bolzman, C. (2018). Configurations familiales transnationales et liens intergénérationnels. Revue des sciences sociales, 60. http://journals.openedition.org/revss/1410
Burton-Jeangros, Cl. (2020) COVID-19 une mise à l’épreuve de la gestion mondiale des épidémies. In : Gamba, F, Marco Nardone, Toni Ricciardi, Sandro Cattacin (eds.) 2020. COVID-19. Le regard des sciences sociales. (pp. 259–270). Zürich: Seismo. https://www.seismoverlag.ch/site/assets/files/16168/oa_9782883517356_covid19.pdf
Cavagnoud, R. (2014). El impacto de las migraciones internacionales de mujeres bolivianas en el trayecto de vida de sus hijos no migrantes: el caso de El Alto. In: M.E. Cosio Zavala and V. Rozée Gómez (Eds.). Género en movimiento: familias y migraciones (pp. 139–158). México: El Colegio de México
Castelloni, S. and Martin-Díaz, E. (2019). Re-writing the domestic role: transnational migrants’ households between informal and formal social protection in Ecuador and in Spain. Comparative Migration Studies, 7(7). https://doi.org/10.1186/s40878-018-0108-0
Nedelcu, M. and Wyss, M. (2020). Transnational grandparenting: an introduction. Global Networks, 20(2): 292–307
Galindo, J. (25.08.2020). Las cuarentenas infinitas de América Latina. Récupéré de: https://elpais.com/sociedad/2020-08-25/las-cuarentenas-infinitas-de-america-latina.htm
Merla, L., and Baldassar, L. (2010). Présentation. Les dynamiques de soin transnationales entre émotions et considérations économiques. Recherches sociologiques et anthropologiques, 41(1): 1–14
Nedelcu, M. and Wyss, M. (2016). ‘Doing family’ through ICT-mediated ordinary co-presence: transnational communication practices of Romanian migrants in Switzerland, Global Networks, 16(2): 202–218
Settersten Jr. R.A., Bernardi, L., Härkönen, J., Antonucci, T.C. et al (2020). Understanding the effects of Covid-19 through a life course lens, Advances in Life Course Research, 45: 1–11. https://doi.org/10.1016/j.alcr.2020.100360
WHO (World Health Organization) (2020). COVID-19 Weekly Epidemiological Update. Récupéré de: https://www.who.int/docs/default-source/coronaviruse/situation-reports/20201020-weekly-epi-update-10.pdf
Keywords: Transformations politiques, risques sanitaires, circulation des soins, migration transnationale
“I had a negative reaction to the election, I wanted to put distance between my country and myself”: Retirement migration in a time of political uncertainty
Actuellement, des transformations politiques et sociales majeures touchent de nombreux pays du Nord comme du Sud. Ces derniers sont marqués par la recrudescence des nationalismes anti-mondialistes (e.g. le Brexit au Royaume-Uni ou la présidence de Donald Trump aux Etats-Unis) qui façonnent les politiques publiques, et les rapports sociaux à l’échelle locale et globale. Dans ce contexte, les tensions sociales au sein des états augmentent et les écarts entre les pays du Sud et ceux du Nord se creusent (Macgregor-Bowles et Bowles 2017). En même temps, certains « nouveaux risques » qu’Ulrich Beck (1986) annonçait il y a plus de trente ans se réalisent. Le réchauffement climatique fait voir ses effets sur les populations à l’échelle du globe, tout en contribuant à reproduire des rapports d’inégalités sociales existantes à l’échelle locale et globale. Quant à l’épidémie de COVID-19, produisant la mort de plus d’un million des personnes dans le monde (WHO, 2020), elle joue un rôle de révélatrice et de reproductrice des inégalités (Burton-Jeangros, 2020) au sein des pays et au plan international, ce que la montée des nationalismes contribue à renforcer (Galindo, 2020; Settersten et al., 2020; Woods et al. 2020).
L’incertitude politique et sociale actuelle a des effets notoires sur le quotidien des personnes migrantes du fait de leur inscription dans des réseaux transnationaux. En temps « normal », ces personnes développent différentes formes de soutien financier, émotionnel et pratique (Baldassar, 2007; Merla et Baldassar, 2010) à l’égard de leurs parents et/ou d’autres membres de la famille. Elles bénéficient également des configurations d’appui variées de la part de leurs proches éloignés géographiquement (Bolzman, 2018). Pour certain.e.s, la migration est également un moyen d’accéder à une meilleure sécurité sociale, sanitaire et économique. Ces stratégies de circulations transnationales compensent souvent le manque de protection formelle, que ce soit en raison de l’absence ou insuffisance de prestations de l’État-providence dans le pays d’origine, d’une insertion précaire dans le pays d'accueil (Cavagnoud, 2014; Castelloni et Martin-Díaz, 2019; Nedelcu et Wyss, 2020). En même temps, elles sont fortement déterminées par les ressources des personnes migrantes et par les politiques de migration des pays concernés. En période de crise, les ressources de ces personnes diminuent et ces politiques (déjà fragiles ou inexistantes selon les pays) deviennent plus restrictives.
En temps de crise, les besoins des personnes migrantes de plus de sécurité économique, sociale et sanitaire ne disparaissent pas; au contraire, ils s’accentuent. Cependant, la circulation des personnes et des prestations est soumise à des barrières économiques et légales qui se multiplient et se renforcent avec des conséquences qui varient en fonction des systèmes d’inégalités tels que le genre, de la classe sociale, de l’ethnie, de l’âge et de la citoyenneté.
L’objectif de cette semi-plénière est de proposer une réflexion sur les conséquences des incertitudes politiques et sociales actuelles sur la sécurité sociale et sanitaire des migrant.e.s et de leurs familles. En particulier, il s’agit d’analyser les effets des transformations politiques récentes et l’émergence de nouveaux risques écologiques et sanitaires sur la capacité des personnes migrantes de faire circuler du soutien financier, émotionnel et pratique, et/ou de circuler elles-mêmes pour accéder à une meilleure sécurité sociale, sanitaire et économique.
Références bibliographiques:
Baldassar, L. (2007) Transnational Families and Aged Care: The Mobility of Care and the Migrancy of Ageing, Journal of Ethnic and Migration Studies, 33(2): 275–297, DOI:10.1080/13691830601154252
Beck, U. (1992). Risikogesellschaft : Auf dem Weg in eine andere Moderne. Frankfurt a Main: Suhrkamp Verlag.
Bolzman, C. (2018). Configurations familiales transnationales et liens intergénérationnels. Revue des sciences sociales, 60. http://journals.openedition.org/revss/1410
Burton-Jeangros, Cl. (2020) COVID-19 une mise à l’épreuve de la gestion mondiale des épidémies. In : Gamba, F, Marco Nardone, Toni Ricciardi, Sandro Cattacin (eds.) 2020. COVID-19. Le regard des sciences sociales. (pp. 259–270). Zürich: Seismo. https://www.seismoverlag.ch/site/assets/files/16168/oa_9782883517356_covid19.pdf
Cavagnoud, R. (2014). El impacto de las migraciones internacionales de mujeres bolivianas en el trayecto de vida de sus hijos no migrantes: el caso de El Alto. In: M.E. Cosio Zavala and V. Rozée Gómez (Eds.). Género en movimiento: familias y migraciones (pp. 139–158). México: El Colegio de México
Castelloni, S. and Martin-Díaz, E. (2019). Re-writing the domestic role: transnational migrants’ households between informal and formal social protection in Ecuador and in Spain. Comparative Migration Studies, 7(7). https://doi.org/10.1186/s40878-018-0108-0
Nedelcu, M. and Wyss, M. (2020). Transnational grandparenting: an introduction. Global Networks, 20(2): 292–307
Galindo, J. (25.08.2020). Las cuarentenas infinitas de América Latina. Récupéré de: https://elpais.com/sociedad/2020-08-25/las-cuarentenas-infinitas-de-america-latina.htm
Merla, L., and Baldassar, L. (2010). Présentation. Les dynamiques de soin transnationales entre émotions et considérations économiques. Recherches sociologiques et anthropologiques, 41(1): 1–14
Nedelcu, M. and Wyss, M. (2016). ‘Doing family’ through ICT-mediated ordinary co-presence: transnational communication practices of Romanian migrants in Switzerland, Global Networks, 16(2): 202–218
Settersten Jr. R.A., Bernardi, L., Härkönen, J., Antonucci, T.C. et al (2020). Understanding the effects of Covid-19 through a life course lens, Advances in Life Course Research, 45: 1–11. https://doi.org/10.1016/j.alcr.2020.100360
WHO (World Health Organization) (2020). COVID-19 Weekly Epidemiological Update. Récupéré de: https://www.who.int/docs/default-source/coronaviruse/situation-reports/20201020-weekly-epi-update-10.pdf
Keywords: Transformations politiques, risques sanitaires, circulation des soins, migration transnationale
“I had a negative reaction to the election, I wanted to put distance between my country and myself”: Retirement migration in a time of political uncertainty
Dr. Marion Repetti, University of Applied Sciences and Arts, Western Switzerland, Institute of Social Work, Sierre; Dr. Katy Lam, The Hong Kong Polytechnic University
Transnational migration in later life with people coming from Northern-Western richer countries who relocate to Southern-Eastern poorer ones is a growing phenomenon. It reflects both economic and cultural transformations that shape people’s experiences of ageing, interacting with the globalization of the life course and welfare states’ austerity policies. A range of studies have analyzed the large variety of reasons why old people decide to leave their home country in this context; they have also emphasized their very unequal resources. They show that while some people migrate in order to improve their economic and health security in later life, others are economically well off and search for a place where they can have a more active ageing and a better control on their social and family life.
In this paper, we explore another aspect of late-life migration, namely its’ interactions with politics. Particularly, we analyze old migrants’ discourses about the effects of some specific political events––i.e. Brexit, U.S. elections, Umbrella Movement of Hong Kong––on their decision to leave their country, and their experience after migration. We see that some political events can have a strong impact on late-life migration, reflecting current political uncertainty and its social and economic consequences on aged people.
Marion Repetti has a PhD in sociology and is professor at the School of Social Work of the University of Applied Sciences and Arts Western Switzerland HES-SO//Valais-Wallis. She studies social policies, ageing, inequalities and welfare states. She is particularly interested in ways that the globalization of the life-course and of the capitalist economy challenge nation-based welfare states. In her resent research projects, she studied international retirement migration from richer to poorer countries. In addition to her book, Les figures de la vieillesse, she has published in such international journals as Gerontology and Society, the Journal of Population Ageing, and Sociological Research Online.
Katy Lam is a Research Fellow of the University of Lausanne, Switzerland. She was formerly an Assistant Professor of the Department of Applied Social Sciences of the Hong Kong Polytechnic University. Before pursuing an academic career, she worked for the United Nations on negotiations of international agreements and project management in environmental areas. Her current research focuses are on Global China, especially, Chinese enterprises globalization and Chinese human mobility, as well as on Hong Kong post-handover emigration. Her recent publications include a monograph entitled Chinese State-Owned Enterprises (SOEs) in West Africa: A Triple-Embedded Globalization, published by Routledge.
Keywords: Retirement migration, political uncertainty, social/economic consequences, life experiences
Les soins transnationaux en temps de pandémie : vécu, quotidien et stratégies. Regards croisés entre enfants migrants d’origine péruvienne en Suisse et parents restés au Pérou
Myrian Carbajal, HES-SO, Haute école de travail social Fribourg (HETS-FR); Robin Cavagnoud, Pontificia Universidad Católica Perú (PUCP); Karla López, Pontificia Universidad Católica Perú (PUCP); Carolina Stefoni, Universidad Mayor Chile et COES (Centro de Estudios de Conflicto y Cohesión Social); Carolina Ramírez, COES/FACSO, Universidad de Chile
Le transnational caregiving, comprenant la circulation des soins, de prise en charge et d’affection au-delà des frontières étatiques, est un défi majeur auquel sont confrontées les familles des personnes migrantes. Se basant sur un rapport d’interdépendance et de réciprocité, les soins intergénérationnels entre ceux/celles qui migrent et ceux/celles qui restent sont façonnés d’une part, par le cycle de vie (les besoins et capacités de réponses diffèrent si l’on est jeune, adulte ou personne vieillissante) et d’autre part, par les transformations politiques, sociales et sanitaires des pays impliqués dans les échanges transnationaux. Parmi celles-ci, mentionnons la COVID-19 qui a produit la mort de plus d’un million et demi des personnes dans le monde. En raison de la politique de santé mise en place en lien avec les impératifs économiques, d’un système de santé fragilisé et/ou des problématiques économiques importantes, les pays sont touchés différemment (Settersten et al., 2020). Les conséquences sociales, humaines et économiques sont particulièrement graves pour les populations qui vivaient déjà dans la pauvreté et la précarité.
La présente contribution cherche à répondre à la question suivante : Comment la pandémie COVID-19 a influencé la circulation des soins (financiers, émotionnels et pratiques) au sein des familles transnationales ? Quels nouveaux risques cela a produit et comment les enfants migrants et leurs parents, les gèrent ? La contribution se base sur une étude qualitative internationale avec une stratégie méthodologique multisituée (en Suisse, au Chili et au Pérou) et intergénérationnelle (personnes migrantes et parents vieillissants). Il se concentre en particulier sur l’analyse de 12 entretiens individuels réalisés auprès des personnes migrantes d’origine péruvienne habitant en Suisse depuis au moins 10 ans (pour la plus récente) et 31 ans (pour celle ayant la plus d’ancienneté) et de 6 entretiens des parents résidant au Pérou, âgés entre 65 et 85 ans et bénéficiant d’un état de santé relativement stable.
Keywords: Soins transnationaux, covid-19, enfants migrants, parents de migrants
Myrian Carbajal est docteure en travail social et politiques sociales, professeure à la HES-SO, Haute Ecole de travail social Fribourg. Spécialiste des questions de migration, sexualité et genre, son travail est principalement consacré à la migration latino-américaine en Suisse.
Robin Cavagnoud socio-démographe et professeur associé au sein du département de sciences sociales de la Pontificia Universidad Católica del Perú, analyse des biographies individuelles et familiales sur les modes de subsistance dans des contextes de crises et de vulnérabilités.
Karla López est économiste, étudiante du Master en sociologie à la Pontificia Universidad Católica del Perú. Membre du groupe de recherche « Ages de la vie et éducation », ses intérêts tournent autour du développement économique, des migrations et des politiques sociales.
Carolina Stefoni est docteure en sociologie, chercheuse à l’Université Mayor et du Centre d'étude des conflits et de la cohésion sociale à Chile. Elle dirige actuellement le projet Fondecyt « Routes et trajectoires des migrants vénézuéliens à travers l'Amérique du Sud ».
Carolina Ramírez, titulaire d'un doctorat en sociologie visuelle, Goldsmiths, Université de Londres, où elle a également obtenu une maîtrise en méthodologie de la recherche sociale. Elle est actuellement chercheuse postdoctorale au COES/FACSO, Université du Chili.
How events there shape feelings here: Comparing the subjective well-being of Italian international migrants, internal migrants and non-migrants during the COVID-19 pandemic
Ruxandra Oana Ciobanu. Institute of Demography and Socioeconomics & Centre for the Interdisciplinary Study of Gerontology and Vulnerability, University of Geneva; Sarah Ludwig-Dehm. University of Geneva, Switzerland
Italy was one of the first countries in Europe that was hit by covid-19. It was also one of the hardest hit countries in Europe in the first wave of the pandemic at the beginning of 2020. Persons aged 65 and older are one of the risk groups of the pandemic. In this paper, we examine the relationship between the development of the covid-19 pandemic in Italy and the subjective well-being and worry about the pandemic among older (65+) international migrants from Italy living in Switzerland, internal migrants within Italy, and non-migrants in Italy. We will examine how this relationship differs between these groups and whether social networks and transnational ties influence this effect.
We make use of a unique dataset, for which data of 2400 respondents was collected between June and November 2020 in Italy and Switzerland, including Italian non-migrants living in Southern Italy, Italian internal migrants from Southern Italy living in Northern Italy, and Italian international migrants from Southern Italy living in Switzerland. Using these three different populations, we will answer several research questions:
First, how does the country and region of residence influence the relationship between the covid-19 outbreak and subjective well-being?
Second, do stronger social networks mitigate the effects of the outbreak on subjective well-being?
Third, do transnational ties to the home country influence this relationship for Italian migrants living in Switzerland?
Keywords: Pandemic, older (65+) international migrants, non-migrants, subjective well-being, social networks
Ruxandra Oana Ciobanu is a sociologist, assistant professor at the Faculty of Social Sciences of the University of Geneva and coordinator of the research group ‘Diversities in Ageing Societies’ at the Centre for the Interdisciplinary Study of Gerontology and Vulnerability. Her research focuses on the older persons with a migration background, international migrations, transnational processes and qualitative and mixed methods. Her current project entitled ‘Transnational Ageing among Older Migrants and Natives: A Strategy to Overcome Vulnerability’ is financed by a Professorship scholarship of the Swiss National Science Foundation.
Sarah Ludwig-Dehm is a Post-Doctoral Researcher at the University of Geneva, Switzerland, where she works in the project "Transnational Ageing among Older Migrants and Natives: a Strategy to Overcome Vulnerability". She finished her PhD in Sociology and Demography at the Pennsylvania State University, USA, in 2018, examining racial and ethnic diversity and its consequences in the U.S. and in Germany. Her research interests include migration, diversity, and social inequality. Her current research focuses on old age vulnerability of Italian international and internal migrants in Europe and the electoral consequences of exposure to refugees in Germany.
Transnational migration in later life with people coming from Northern-Western richer countries who relocate to Southern-Eastern poorer ones is a growing phenomenon. It reflects both economic and cultural transformations that shape people’s experiences of ageing, interacting with the globalization of the life course and welfare states’ austerity policies. A range of studies have analyzed the large variety of reasons why old people decide to leave their home country in this context; they have also emphasized their very unequal resources. They show that while some people migrate in order to improve their economic and health security in later life, others are economically well off and search for a place where they can have a more active ageing and a better control on their social and family life.
In this paper, we explore another aspect of late-life migration, namely its’ interactions with politics. Particularly, we analyze old migrants’ discourses about the effects of some specific political events––i.e. Brexit, U.S. elections, Umbrella Movement of Hong Kong––on their decision to leave their country, and their experience after migration. We see that some political events can have a strong impact on late-life migration, reflecting current political uncertainty and its social and economic consequences on aged people.
Marion Repetti has a PhD in sociology and is professor at the School of Social Work of the University of Applied Sciences and Arts Western Switzerland HES-SO//Valais-Wallis. She studies social policies, ageing, inequalities and welfare states. She is particularly interested in ways that the globalization of the life-course and of the capitalist economy challenge nation-based welfare states. In her resent research projects, she studied international retirement migration from richer to poorer countries. In addition to her book, Les figures de la vieillesse, she has published in such international journals as Gerontology and Society, the Journal of Population Ageing, and Sociological Research Online.
Katy Lam is a Research Fellow of the University of Lausanne, Switzerland. She was formerly an Assistant Professor of the Department of Applied Social Sciences of the Hong Kong Polytechnic University. Before pursuing an academic career, she worked for the United Nations on negotiations of international agreements and project management in environmental areas. Her current research focuses are on Global China, especially, Chinese enterprises globalization and Chinese human mobility, as well as on Hong Kong post-handover emigration. Her recent publications include a monograph entitled Chinese State-Owned Enterprises (SOEs) in West Africa: A Triple-Embedded Globalization, published by Routledge.
Keywords: Retirement migration, political uncertainty, social/economic consequences, life experiences
Les soins transnationaux en temps de pandémie : vécu, quotidien et stratégies. Regards croisés entre enfants migrants d’origine péruvienne en Suisse et parents restés au Pérou
Myrian Carbajal, HES-SO, Haute école de travail social Fribourg (HETS-FR); Robin Cavagnoud, Pontificia Universidad Católica Perú (PUCP); Karla López, Pontificia Universidad Católica Perú (PUCP); Carolina Stefoni, Universidad Mayor Chile et COES (Centro de Estudios de Conflicto y Cohesión Social); Carolina Ramírez, COES/FACSO, Universidad de Chile
Le transnational caregiving, comprenant la circulation des soins, de prise en charge et d’affection au-delà des frontières étatiques, est un défi majeur auquel sont confrontées les familles des personnes migrantes. Se basant sur un rapport d’interdépendance et de réciprocité, les soins intergénérationnels entre ceux/celles qui migrent et ceux/celles qui restent sont façonnés d’une part, par le cycle de vie (les besoins et capacités de réponses diffèrent si l’on est jeune, adulte ou personne vieillissante) et d’autre part, par les transformations politiques, sociales et sanitaires des pays impliqués dans les échanges transnationaux. Parmi celles-ci, mentionnons la COVID-19 qui a produit la mort de plus d’un million et demi des personnes dans le monde. En raison de la politique de santé mise en place en lien avec les impératifs économiques, d’un système de santé fragilisé et/ou des problématiques économiques importantes, les pays sont touchés différemment (Settersten et al., 2020). Les conséquences sociales, humaines et économiques sont particulièrement graves pour les populations qui vivaient déjà dans la pauvreté et la précarité.
La présente contribution cherche à répondre à la question suivante : Comment la pandémie COVID-19 a influencé la circulation des soins (financiers, émotionnels et pratiques) au sein des familles transnationales ? Quels nouveaux risques cela a produit et comment les enfants migrants et leurs parents, les gèrent ? La contribution se base sur une étude qualitative internationale avec une stratégie méthodologique multisituée (en Suisse, au Chili et au Pérou) et intergénérationnelle (personnes migrantes et parents vieillissants). Il se concentre en particulier sur l’analyse de 12 entretiens individuels réalisés auprès des personnes migrantes d’origine péruvienne habitant en Suisse depuis au moins 10 ans (pour la plus récente) et 31 ans (pour celle ayant la plus d’ancienneté) et de 6 entretiens des parents résidant au Pérou, âgés entre 65 et 85 ans et bénéficiant d’un état de santé relativement stable.
Keywords: Soins transnationaux, covid-19, enfants migrants, parents de migrants
Myrian Carbajal est docteure en travail social et politiques sociales, professeure à la HES-SO, Haute Ecole de travail social Fribourg. Spécialiste des questions de migration, sexualité et genre, son travail est principalement consacré à la migration latino-américaine en Suisse.
Robin Cavagnoud socio-démographe et professeur associé au sein du département de sciences sociales de la Pontificia Universidad Católica del Perú, analyse des biographies individuelles et familiales sur les modes de subsistance dans des contextes de crises et de vulnérabilités.
Karla López est économiste, étudiante du Master en sociologie à la Pontificia Universidad Católica del Perú. Membre du groupe de recherche « Ages de la vie et éducation », ses intérêts tournent autour du développement économique, des migrations et des politiques sociales.
Carolina Stefoni est docteure en sociologie, chercheuse à l’Université Mayor et du Centre d'étude des conflits et de la cohésion sociale à Chile. Elle dirige actuellement le projet Fondecyt « Routes et trajectoires des migrants vénézuéliens à travers l'Amérique du Sud ».
Carolina Ramírez, titulaire d'un doctorat en sociologie visuelle, Goldsmiths, Université de Londres, où elle a également obtenu une maîtrise en méthodologie de la recherche sociale. Elle est actuellement chercheuse postdoctorale au COES/FACSO, Université du Chili.
How events there shape feelings here: Comparing the subjective well-being of Italian international migrants, internal migrants and non-migrants during the COVID-19 pandemic
Ruxandra Oana Ciobanu. Institute of Demography and Socioeconomics & Centre for the Interdisciplinary Study of Gerontology and Vulnerability, University of Geneva; Sarah Ludwig-Dehm. University of Geneva, Switzerland
Italy was one of the first countries in Europe that was hit by covid-19. It was also one of the hardest hit countries in Europe in the first wave of the pandemic at the beginning of 2020. Persons aged 65 and older are one of the risk groups of the pandemic. In this paper, we examine the relationship between the development of the covid-19 pandemic in Italy and the subjective well-being and worry about the pandemic among older (65+) international migrants from Italy living in Switzerland, internal migrants within Italy, and non-migrants in Italy. We will examine how this relationship differs between these groups and whether social networks and transnational ties influence this effect.
We make use of a unique dataset, for which data of 2400 respondents was collected between June and November 2020 in Italy and Switzerland, including Italian non-migrants living in Southern Italy, Italian internal migrants from Southern Italy living in Northern Italy, and Italian international migrants from Southern Italy living in Switzerland. Using these three different populations, we will answer several research questions:
First, how does the country and region of residence influence the relationship between the covid-19 outbreak and subjective well-being?
Second, do stronger social networks mitigate the effects of the outbreak on subjective well-being?
Third, do transnational ties to the home country influence this relationship for Italian migrants living in Switzerland?
Keywords: Pandemic, older (65+) international migrants, non-migrants, subjective well-being, social networks
Ruxandra Oana Ciobanu is a sociologist, assistant professor at the Faculty of Social Sciences of the University of Geneva and coordinator of the research group ‘Diversities in Ageing Societies’ at the Centre for the Interdisciplinary Study of Gerontology and Vulnerability. Her research focuses on the older persons with a migration background, international migrations, transnational processes and qualitative and mixed methods. Her current project entitled ‘Transnational Ageing among Older Migrants and Natives: A Strategy to Overcome Vulnerability’ is financed by a Professorship scholarship of the Swiss National Science Foundation.
Sarah Ludwig-Dehm is a Post-Doctoral Researcher at the University of Geneva, Switzerland, where she works in the project "Transnational Ageing among Older Migrants and Natives: a Strategy to Overcome Vulnerability". She finished her PhD in Sociology and Demography at the Pennsylvania State University, USA, in 2018, examining racial and ethnic diversity and its consequences in the U.S. and in Germany. Her research interests include migration, diversity, and social inequality. Her current research focuses on old age vulnerability of Italian international and internal migrants in Europe and the electoral consequences of exposure to refugees in Germany.